you never get me nowhere ◊ gladio

Maman - Lilie - Rhéa - Sirius - Ninmah... Ninmah. Ninmah. Ninmah encore. Et puis le vide, le creux, la maladie. Et enfin, Althéo, un peu de lumière dans ce monde de ténèbres.

Troubadour, ce n'est pas un vrai travail. Retourne à l'école, fais quelque chose de tes dix doigts.
Sans doute ce qu'aurait dit ta mère, si elle avait été là, si elle avait réellement été une mère, bonne ou mauvaise. En vérité on ne peut pas vraiment considéré qu'elle t'ai élevé, après tes 6 ans. Après que Lilie soit venue au monde. Lilie, elle était parfaite, belle, douce, gentille, trop gentille, certainement. Lilie, ta soeur. Lilie ta petite protégée, ta princesse, celle pour qui tu te serais battu contre vents et marées. Contre tout. L'univers tout entier. Mais l'univers est cruel, et la maladie t'a sonné, comme elle a emporté le sourire de Lilie. Lilie malade, Lilie mortelle. Lilie seule au fond de sa chambre d'hôpital. Et plus de traces de votre mère.

Oh, elle était toujours là, la grande Elsa-Mina Silvester. Quelque part entre les laboratoires, les magazines et les plateaux télé. Toujours là pour faire parler d'elle, oui. Jamais là pour aller voir Lilie. Alors toi t'es là. Tu passes des heures à son chevet, tu passes des heures à la regarder dormir, à la regarder lutter, à la regarder partir. Pendant ces heures, tu penses au temps passé avec Rhéa, Sirius et Ninmah. Du temps que t'aurais pu passer avec Lilie, en vrai. Mais tu serais pas prêt à échanger ces souvenirs. Même s'ils te blessent. Parce que Rhéa a disparu, que Sirius n'est plus le même et que les résidus de tes sentiments pour Ninmah sont comme des braises prêtes à s'embraser à nouveau. Rien n'est comme avant.
C'était plus facile d'être gamin. C'était plus facile de jamais penser à ce qu'il adviendra de nous.

Quand t'es pas bien, tu chantes, tu écris, tu composes. Toi, ta guitare, ta caméra, tes viewers. Ou parfois juste dans un parc. Tu composes, tu exprimes ce que tes mots, tes sourires ne savent pas dire. La musique, c'est ta seule façon d'être complet, de ressentir. Et puis, tout à coup, bam. Tu ressens plus rien. Toi, pas plus expressif qu'un sac en papier, tu ressens plus le moindre sentiment. Juste un profond vide, un sentiment d'incomplétude. Où est passée l'inquiétude que tu ressentais pour Lilie ? Où est passée l'agacement que t'avais pour ta mère ? Où est passé la fascination que t'avais pour Althéo ? T'en sais rien. Mais ça fait des semaines que personne t'as demandé si t'avais mangé un clown. T'es plus drôle, t'es plus rien. A se demander si t'es toujours humain. Un humain, ça ressent des choses. Même les animaux ressentent des choses. T'es rien de plus qu'une plante verte, en fait. Un cactus. Sec et épineux.

Y a Lucinda dans ta vie, aussi. Mais tu l'oublie souvent. Et pourtant, elle a fait mille choses, pour toi. Dans ton intérêt, pour que tu te sentes mieux. Tu sais que tu devrais être reconnaissant, mais même quand tu ressentais des trucs, tu l'étais pas. Sans doute que t'es juste un connard sans coeur. Sans doute que tu vas juste errer toute ta vie, sans t'attacher à personne. Sans doute que tu dériveras simplement. Et qu'un jour tu couleras. Parce qu'au delà du végétal, c'est presque comme si tu devenais une pierre. Un caillou, un boulet, lourd et qui coule.

Lilie va mourir, Gladio, réveille toi.
Althéo restera pas éternellement à t'attendre, Gladio, bouge toi.
Tu peux pas laisser passer Ninmah encore, Gladio, réagis.
Lucinda finira par crever à cause de toi, Gladio, excuse toi.
Sirius c'est ton pote, Gladio, fais un truc.
Ta mère peut pas gagner, Gladio, elle peut pas.