Sevan Antares - You can tell Jesus that the genius is back

Mon histoire ? Elle ne va pas être longue à vous raconter. Ça commence plutôt bien, comme un conte de fée. C’est plutôt pas mal comme ça. Je n’étais pas un enfant difficile, j’étais simplement heureux de sortir avec mes amis, d’aller à l’école. J’avais des grosses facilités. Alors c’était amusant. Et puis il est arrivé. Mon petit frère. J’avais six ans quand ce petit bout d’homme est venu illuminé ma vie. C’était ma moitié, my partner in crime. Je l’entrainais toujours avec moi pour faire des conneries et on adorait ça. Il était plus jeune, j’avais le devoir de veiller sur lui. C’était mon rôle de prendre soin de lui.

Je l’aidais à faire ses devoirs, j’allais faire peur à ceux qui essayaient de le bousculer à l’école. J’avais encore des rêves à cette époque. Genre devenir médecin ou architecte. J’avais des grands projets.

Je pouvais lui raconter que je craquais pour un garçon de ma classe sans avoir honte. Parce qu’il ne me jugeait pas et qu’il était le meilleur pour garder les secrets.
Et puis j’ai eu dix-huit ans. Il n’en avait que douze. Il était parti acheter une glace dans l’épicerie en face du cinéma. Je ne l’ai pas accompagné. J’estimais qu’il était maintenant assez grand pour faire une course lui-même. Je voulais lui donner des responsabilités.

Il suffit de quelques secondes pour qu’un petit garçon se fasse renverser par un chauffard inattentif. Je n’ai même pas eu le temps de lui prodiguer les premiers soins. Je tenais son corps sans vie dans mes bras. A cet instant mon monde s’est arrêté. J’ai perdu une partie de moi. La meilleure partie.

J’ai arrêté les cours, je me suis trouvé un petit boulot dans une boutique de fringues. J’ai dormi dans la rue quelques nuits avant de me trouver un petit appartement. Et j’ai commencé à donner des cours de maths sur mon temps libre. Et surtout j’ai commencé à prendre de la drogue. Je ne me souviens plus vraiment quand j’ai commencé. Mais c’était lors d’une soirée. On m’avait proposé d’essayer, j’ai dit oui. Il n’y avait rien d’autre pour soulager ma peine.

Je ne vis plus. Je survis et je ne sais plus quoi faire pour remonter la pente. Je m’appuie sur mes amis, mais ils ne savent pas tout. Ils ne savent même rien de moi. Absolument rien. Je voudrais redevenir entier. Ne plus être qu’un petit bout d’âme à la dérive.